La course de tous les records au cœur de la Bean Town.

42,195 km, mais pas n’importe lesquels. Une histoire très ancienne, un parcours tout à fait singulier et une sélection des coureurs elle aussi atypique ont fait du marathon de Boston une course prestigieuse et hors du commun. Pourquoi ce marathon est-il si prisé et comment arriver à avoir un dossard ? On vous dit tout.

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Un marathon pas comme les autres

1 parmi les 6

La première particularité du marathon de Boston est qu’il fait partie du World Marathon Majors, une compétition internationale regroupant six marathons majeurs dans le monde, avec ceux de Berlin, Chicago, New York, Londres, et Tokyo depuis 2013.

Depuis 2016, celui ou celle qui a effectué les 6 marathons recevra un graal tant mérité, la Six star Finisher Medal.

Toujours tout droit

Le parcours de ce marathon est tout à fait atypique, et ce, pour 2 raisons :

Un tracé non bouclé

D’abord, car son tracé ne forme pas une boucle, et n’est donc pas homologué pour les records. En effet, une des règles de la course veut que le point de départ et d’arrivée d’un marathon ne soient pas éloignés de plus de 50% de la distance totale de l’épreuve (soit environ 21 kilomètres), il faut donc que le parcours forme une boucle.
Dans le cas de Boston, le départ est donné à Hopkinton, une ville située à 42 km du centre-ville de la capitale du Massachusetts, donc le parcours est en ligne droite.

Un parcours trop pentu

Ensuite, le maximum de « pente » autorisée dans un parcours de marathon est de 1 mètre par km : une fois encore Boston ne répond pas à ce critère.

Dimanche, tu te reposeras, Lundi, tu marathoneras

Contrairement à la grande majorité des marathons, celui de Boston se déroule le 3ème lundi d’avril, chaque année. C’est le jour de Patriots’ Day, célébré dans le Massachusetts et dans le Maine et qui rend hommage à la bataille de Lexington et Concord et marqua le début de la Guerre d’indépendance américaine. A Boston, on appelle d’ailleurs ce jour le « Marathon Monday ».

Des records avant le record

Réussir un bon temps de qualification ne garantit pas une participation au marathon de Boston, et les conditions d’obtention d’un dossard sont de plus en plus dures au vu du succès croissant de la course.

Pour 2016, la Boston Athletics Association a ainsi refusé 4,562 coureurs sur les 28,594 postulants qui avaient pourtant atteint les critères de sélection de 2015.

Le marathon de Boston en chiffres

Le marathon de Boston attire environ 500,000 spectateurs chaque année, ce qui en fait l’événement sportif le plus suivi en Nouvelle-Angleterre. Il a pourtant débuté avec 18 participants en 1897, mais attire désormais 30,000 participants. Le record a été atteint lors de la 100ème édition en 1996 avec 38,708 participants.

Sur les 30,000 places disponibles, la priorité va donc aux plus rapides dans leurs groupes d’âge. L’organisation réserve aussi 5,000 places pour les coureurs engagés dans une cause caritative.

Les petites histoires du marathon de Boston

Où sont les femmes ?

La participation aux marathons a longtemps été interdite aux femmes. C’est à l’occasion du marathon de Boston, en 1966, que la situation va évoluer : Roberta “Bobbi” Louise Gibb, Californienne de 23 ans, se cache dans les buissons à quelques centaines de mètres du départ et se joint à la masse des coureurs en profitant de l’inattention générale. Après 7 km de course, des spectateurs comprennent la supercherie mais les encouragements vont crescendo à chaque carrefour. Elle finit en 3h 21min 4s, mais officieusement puisque non-inscrite et sans dossard.

Un an plus tard, toujours au marathon de Boston, Kathrine Switzer, rencontre Amie Briggs, un marathonien qui devient son coach. Il estime qu’une femme ne peut pas courir un marathon, mais il s’incline quand elle atteint 45 km. Kathrine Switzer s’inscrit donc à la course en ne mettant que “K” dans la case du prénom. Les organisateurs de la course, tentent d’arracher le dossard de la coureuse. Le lendemain, celle qui n’avait même pas été chronométrée, est devenue une vedette aux Etats-Unis. Elle donnera l’exemple en courant 8 fois Boston.

En 1969, les femmes entrent enfin au marathon de Boston.

Le marathon et la triche

Le marathon ne fait pas courir que des amoureux du sport ; Rosa Ruiz, elle, voulait impressionner son entourage. Sélectionnée d’office grâce à son temps record au marathon de New York (où elle avait là aussi triché), la dame a logé dans un hôtel très proche de la ligne d’arrivée, et s’est insérée dans la foule des coureurs au moment propice, faussement transpirante, pour finir la course … avec la première place en 2h31 min ! Heureusement, les journalistes la démasqueront rapidement, au vu des nombreuses incohérences de son récit.

Le double attentat du marathon en 2013

Le 15 avril 2013, deux bombes ont explosé, près de la ligne d’arrivée sur Boylston Street. Elles ont détoné à 13 secondes d’intervalle. Elles ont tué trois personnes et blessé 264 autres.

Pour en savoir plus, il y a Wikipedia, qui vous racontera tout, ou le très bon film, Patriots Day.

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