Splendeur et déménagements de l’Amérique profonde.

Un vieux bâtiment dans lequel s’engouffrent les courants d’air, des balançoires qui grincent et des chaises de saloon renversées… Bienvenue dans une ville fantôme, ces villes figées dans le temps qui ponctuent le paysage américain, et l’esprit des réalisateurs de films. Présentation en chair et en os de ces villes qui font parfois froid dans le dos.

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De ville fantastique à ville fantomatique

Des maisons intactes, des rues qui semblent encore raisonner de cris, des odeurs presque réelles… Les villes fantômes semblent avoir été laissées en l’état, abandonnées telles qu’elles étaient par leur population, qui aurait fui d’un coup d’un seul.

Pourquoi ? Tout d’abord, la plupart de ces villes ont souvent été des capitales de l’or pendant un certain temps, parfois (souvent) même construites initialement pour les chercheurs d’or à proximité d’une mine.

D’autres ont été tout simplement délaissées car elles n’étaient plus aussi attirantes : une autoroute bruyante s’est lentement incrustée dans son paysage, un camp d’exploitation forestière qui n’avait plus lieu d’être a disparu… Comme un compas une fois au lycée, les villes n’avaient plus leur utilité.

Bodie, CA – La ville fantôme en friche figée dans le temps

Il était une fois…

Véritable ville minière fondée vers la fin des années 1800, après la découverte par William S. Bodey de cailloux brillants en 1859. En 20 ans, la ville passait de 20 chercheurs d’or assoiffés à 10,000 habitants, qui se retrouvaient dans l’un de 65 saloons de la ville.

Le pourquoi du comment

Petit à petit, les mines se sont épuisées, tout comme les fonds pour soutenir toute cette entreprise, jusqu’à ce que les compagnies minières ne puissent plus s’offrir les coûts des opérations. Bodie s’est alors peu à peu éteinte.

Et aujourd’hui…

Il y a aujourd’hui encore 100 bâtiments debout et certains sont ouverts au public sous certaines conditions (voir le calendrier des jours où vous pouvez visiter les bâtiments sur Facebook.com).

Santa Claus, AZ – Le Père Noël au Club Med

Il était une fois…

Fondée en 1937 pour attirer les acheteurs dans le désert, Santa Claus s’est révélée être un nid à touristes plutôt qu’un paradis du condo. Les familles se pressaient dans le but de rencontrer le barbu vêtu du rouge n’importe quand dans l’année. La popularité atteignait son sommet en décembre, quand la petite poste était prise d’assaut par des centaines d’enfants qui venaient envoyer leur lettre de bonnes actions à récompenser.

Le pourquoi du comment

Face à l’échec de la mission immobilière, la ville était revendue en 1949, et était tombée en désuétude dans les années 1970.

Et aujourd’hui

La ville est totalement abandonnée, mais les vestiges des immeubles qui ont fait sa popularité sont encore debout, ainsi qu’un petit train rose totalement couvert de graffitis.

Dogtown, MA – Une visite aux abois

Il était une fois

Établie en 1663, on ne sait pas si la ville tire son nom de ses anciens résidents qui vivaient littéralement comme des chiens, ou si c’est dû à la population qui étaient composée de femmes et de leurs chiens, attendant leurs époux partis en mer.

Le pourquoi du comment

Vers les années 1750, beaucoup de familles ont déserté la ville, préférant se rapprocher de la côte pour devenir pêcheurs que de rester dans ces terres et rester des fermiers.

Et aujourd’hui…

On peut toujours visiter la ville, qui reste connue pour ses bois et ses roches et rochers, vestiges de la fonte des glaciers. De nombreux rochers sont gravés de messages (plus ou moins) inspirés comme « trouvez un emploi » ou « courage ».

Glenrio, TX (et MN) – Les raisons de la colère : l’I-40

Il était une fois…

Établie en 1901, la ville a rapidement attiré des fermiers qui se sont installés sur les lieux vers 1905. Connue pour être à cheval sur le Texas et le Nouveau-Mexique, la ville est longtemps restée en suspend concernant son identité géographique, et, bien que le gouvernement fédéral la considère comme Texane, la vérité n’a jamais été très claire.

Le pourquoi du comment

Toute une équipe a investi la ville 1939 pour tourner une scène du film les Raisins de la Colère, lors d’un ultime sursaut de vie, puis la ville est retournée à ses cendres et son silence jusqu’en 1970, où l’I-40 transperçait la ville et sa population fuyait définitivement

Et aujourd’hui…

Inscrite au Registre des Monuments Historiques, la ville accueille aujourd’hui les touristes en pèlerinage sur la vieille Route 66.

North Brother Island, NY – L’île fantômette qui fait froid dans le dos

Il était une fois…

Vierge de toute occupation jusqu’à la construction du Riverside Hospital en 1885, North Brother Island est une île assez particulière. Toujours liée aux destins difficiles (accueillant un hôpital spécial pour les malades touchés par la variole et mis en quarantaine ou des jeunes drogués en réhab), l’île aussi a connu un destin tragique en étant laissée totalement à l’abandon depuis les années 60.

Le pourquoi du comment

Des magouilles administratives et de nombreux cas de récidive parmi les anciens drogués qui sortaient de l’établissement ont obligé le centre à fermer ses portes, laissant l’île en l’état.

Et aujourd’hui…

L’île est protégée car elle contient de grosses colonies de Bihoreaux Gris, et n’est absolument pas ouverte au public.

Il existe de nombreuses villes fantômes (retrouver une liste exhaustive sur : GhostTowns.com) : des vraies de vraies, les villes où votre souffle fait écho et votre ombre vous surprend au détour d’une ruelle, mais aussi des villes semi-fantomatiques, celles qui sont toujours un peu hantées par leurs souvenirs et parfois prises d’assaut par les guides et les touristes en folie.

Les villes semi-fantomatiques : encore un peu peuplées dans l’abandon

Virginia City, MT – Mon fantôme bien aimé

Fondée en 1863, la ville est l’une des attractions les plus populaires de la région, avec des centaines de bâtiments historiques encore debout. Vous pouvez même dormir sur place, prendre le train, chercher de l’or, faire un peu de shopping dans une boutique souvenirs, vous arrêter dîner dans l’un des restaurants et, surtout, fouler le même sol que la terrible Calamity Jane.

Terlingua, TX – Chaud chaud le chili

Devenue célèbre grâce à ses gisements de mercure, la ville s’est éteinte comme ses réserves naturelles dans les années 40. Une trentaine d’années plus tard, la ville renaissait des cendres en accueillant un concours bien texan : le chili cook-off. Chaut devant ! Désormais, c’est un village de 200 habitants, laplupart vivant dasn des caravanes au milieu de nulle part et à 2 heures de la frontière mexicaine.

Thurmond, WV – Pour les faibles espoirs politiques

Population : 7.
Nombre de candidats à des postes officiels : 6.
Conditions de vote : difficiles.
La ville est toujours un peu vivante en raison de la ligne de train Amtrak qui la traverse et a été inscrite au Registre des Monuments Historiques.

Credits Photo North Brother Island : Christopher Payne. , facebook.com/Bodie-Foundation-120152257997672/
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