Combien ça coûte, comment réussir ?

Vous n’avez pas besoin de diplôme, de stage, d’expérience. Le marché est en pleine croissance, car les Américains consomment de plus en plus de pains et de viennoiseries. Mais le secteur est concurrentiel et les investissements assez importants. Alors quels sont les facteurs clés de votre futur succès ?

[French District] - Cet article a été diffusé dans la newsletter du French District.
Abonnez-vous gratuitement pour être parmi les premiers à lire nos nouveaux articles.

Ouvrir une boulangerie aux États-Unis peut être une entreprise passionnante, mais cela nécessite également une planification minutieuse et des choix stratégiques pertinents.

Lire aussi : Acheter un restaurant aux États-Unis.

Conseil numéro 1 : Se renseigner avant d’ouvrir une boulangerie aux États-Unis

Écoutez les conseils avec du recul. Méfiez-vous des articles que vous allez trouver sur le net, notamment ceux qui vous promettent le succès ou la recette miracle. En revanche, lisez cet article, car il est fondé sur de nombreuses expériences de Français entrepreneurs qui ont ouvert des boulangeries aux États-Unis.

Conseil numéro 2 : Trouver le bon emplacement pour votre boulangerie aux États-Unis, attention aux pièges !

L’emplacement de votre boulangerie-pâtisserie ne va pas déterminer votre succès. En revanche, il va fortement impacter le montant du loyer de votre bail. Une astuce : Déterminez combien de pains ou de pains au chocolat vous allez devoir vendre en utilisant la marge brute sur votre produit. Si le nombre de produits que vous deviez vendre par jour vous semble déraisonnable ou pire, astronomique, c’est que le loyer est probablement bien trop élevé. Donc l’emplacement n’est pas économiquement viable pour une boulangerie. D’autant plus que la vente de vos produits va aussi devoir vous permettre de payer les factures d’énergie, d’eau, les employés, les taxes et les différents autres produits et services dont vous aurez besoin.

De nombreuses boulangeries de qualité sont implantées dans des zones dont la fréquentation n’est pas forcément dense, voir quasiment inexistante. Et pourtant elles marchent très bien et elles sont rentables. Leurs pains, leurs viennoiseries, sont tellement bons que les clients se déplacent jusqu’à elles.

De plus, les clients de ces boulangeries ne sont pas que les consommateurs finaux, mais ce sont aussi la grande distribution, des hôtels, des restaurants, des cantines.

Conclusion : Ce n’est pas l’emplacement qui fait la différence, mais la qualité des produits fabriqués par la boulangerie et leur distribution. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien pour les bonnes boulangeries.

Conseil numéro 3 : La clientèle de votre boulangerie aux États-Unis.

Pas besoin de vous implanter dans un quartier dans lequel il y a “beaucoup de Français”. Le loyer risque d’y être cher, et surtout, votre clientèle doit être essentiellement américaine. Les Français représentent environ 0,5 % de la population des États-Unis. Ce serait dommage de passer à côté des 99.5 % restants !

Conseil numéro 4 : Le personnel pour votre boulangerie aux États-Unis.

Soignez votre personnel. Ce n’est pas que le salaire qui compte, les “tips” sont très importants, et il est bon de disposer d’un système de paiement moderne qui “suggère” fortement aux clients de laisser un pourboire. Cela contribuera fortement à motiver vos employés.

Mais il n’y a pas que la rémunération qui compte. La culture de petite entreprise aux États-Unis sera très importante. Est-ce que les employés vont apprendre quelque chose en travaillant chez vous, est-ce que l’ambiance est bonne, est-ce que les patrons sont à l’écoute, est-ce que leurs instructions ont du sens ? Etc.

Conseil numéro 5 : Les travaux pour ouvrir votre boulangerie aux États-Unis.

Surtout n’essayez pas de ne pas déclarer vos travaux. Les inspecteurs, qui valideront vos plans, repasseront pour voir si tout a été fait dans les règles (du code). Les “contractors” à qui vous allez faire appel, vont très bien gérer cela. 

Après, les travaux, c’est les travaux et comme partout, ça peut être compliqué (poncif qui ne fait pas de mal). Il y a de bonnes surprises (rares) et de mauvaises (plus fréquentes). Ne vous dites pas que les entrepreneurs, les ouvriers sont pénibles, suivez vos travaux quotidiennement et de façon constructive.

Conseil numéro 6 : La décoration dans votre boulangerie aux États-Unis.

Il n’y a pas de règle. Si votre concept nécessite une belle décoration, alors cela aura du sens. Mais n’investissez pas trop et surtout, pas au détriment de la qualité de vos produits et du service qui les accompagne,

Conseil numéro 7 : Un service de restauration dans votre boulangerie aux États-Unis ?

Là encore, n’écoutez-pas les conseils tout faits. Cela dépend de votre lieu, de votre équipement, de votre envie. Néanmoins, il est vrai, qu’un service de restauration, ou au moins de café, peut être une bonne idée pour vos clients et pour la rentabilité de votre boulangerie-pâtisserie, qui peut également devenir “café”.

Conseil numéro 8 : Bien s’entourer pour lancer votre boulangerie aux États-Unis.

Deux professionnels sont essentiels : l’avocat et l’expert-comptable aux États-Unis.

Si vous avez besoin d’un visa qui s’appuiera sur cette boulangerie-pâtisserie, un avocat spécialisé en immigration est essentiel. Un bon avocat d’immigration optimisera vos chances d’obtenir votre visa (souvent un E-2, dit aussi bisa investisseur), mais également, il vous aidera à faire les bons choix stratégiques pour vous projeter, vous et votre famille, a plus long terme que la durée de votre visa. Autant que ça dure longtemps, non ? 

Ensuite, un avocat plus généraliste ou un avocat d’affaires, vous aidera sur un certain nombre de documents juridiques essentiels pour le fonctionnement de votre entreprise, mais aussi dans vos négociations avec le propriétaire des locaux ou tout contrat que vous aurez besoin de signer. Aux États-Unis, il est courant de faire appel à un avocat pour accompagner son entreprise, bien plus qu’en France.

Enfin, l’expert-comptable, en plus de son activité comptable et de déclaration fiscale et sociale, vous aidera à anticiper, mesurer et corriger la profitabilité de votre entreprise. Il vous aidera également à produire votre business plan qui est un élément essentiel, notamment si vous allez demander un visa investisseur.

Conseil numéro 9 : Les étapes pour ouvrir votre boulangerie aux États-Unis. 

  1. Élaborer un business plan : cela comprend la recherche de marché, l’évaluation de la concurrence, l’analyse des coûts et des bénéfices, et la définition des objectifs à court et à long terme pour votre entreprise.
  2. Trouver un emplacement adapté.
  3. Obtenir les licences et les permis nécessaires : cela peut varier selon l’État et la ville.
  4. Choisir l’équipement et les fournisseurs dont vous allez avoir besoin.
  5. Embaucher du personnel.
  6. Élaborer un plan marketing.

Conseil numéro 10 : Le marketing de votre boulangerie aux États-Unis.

Astuce, commencez par faire connaître votre boulangerie, par des tracts, prospectus, dans votre quartier proche. Sonnez aux portes des entreprises locales et distribuez votre menu avec une offre spéciale. Vous serez souvent bien reçu, car les habitants du quartier et leurs utilisateurs seront contents de savoir qu’un nouveau lieu de bonne nourriture existe. Mais attention, ne les décevez pas avec vos produits et votre service ! Nous avons suffisamment insisté là-dessus ?

Créez, dès que votre boulangerie est ouverte, un profil commerçant sur Google Business. Cela vous permettra d’apparaître dans les recherches locales de Google et Google Maps. Renseignez bien le profil, avec les heures d’ouverture, des photos. Ensuite, incitez vos clients (ou proches) à donner leur avis sur votre boulangerie. De vrais avis ! Positifs évidemment. Attention : Répondez-bien à vous les avis, même s’ils sont négatifs. Un Américain pourra vous aider à répondre à ce client véhément qui trouve qu’il a été mal servi

Enfin, utilisez les réseaux sociaux pour faire connaître votre boulangerie et communiquez de façon authentique. Cela va prendre du temps avant d’avoir de nombreux “followers” car les réseaux sociaux sont saturés, mais ce n’est pas grave et cela paiera à moyen terme.

Bonne chance et que le pain soit bon. Nous allons venir le goûter, évidemment !