Social Pool, la piscine secrète du désert de Mojave

Il vous faut un maillot, une clé et un G.P.S.

Au milieu de 40,000 km2 d’étendues arides du désert de Mojave, vous êtes en quête d’un coin de fraîcheur, d’une belle pause à l’ombre, ou, mieux, d’un petit plouf. Au lieu de vous vider votre dernière bouteille d’eau sur la tête, pensez plutôt à récupérer les coordonnées G.P.S. et les clefs d’une petite piscine secrète en plein désert. Ça vous dit ?

Création minimaliste dans un maxi désert

Blanche, de 3,35 m sur 1,5, et fermée. Elle attend, posée au milieu d’un désert brûlant qu’une petite clef laisse à quelques originaux la possibilité de s’y plonger. La Social Pool a été construite par l’artiste Alfredo Barsuglia au milieu du désert californien ; elle est accessible depuis le 20 juin 2014.

Né en 1980 en Autriche, Alfredo Barsuglia vit et travaille à Vienne. Déjà créateur d’œuvres d’art décalées en plein désert, il complète sa collection avec la Social Pool. Sa réflexion derrière la création est à la limite de la moralisation : jusqu’où est-on capable d’aller pour un petit moment de détente ?

Traverser le désert pour se baigner, rouler des heures pour se retrouver à faire trempette dans un bassin de la taille d’un pédiluve, pourquoi ? L’artiste nous invite à réfléchir sur nos valeurs sociales, à faire la part des choses entre rêve et réalité, caprice et nécessité, isolement et compagnie. Vous aurez tout le temps de réfléchir à ça une fois dans l’eau, rassurez-vous.

Tous à l’eau-asis

Pour prendre votre petit bain très spécial, vous devez aller au MAK Center for Art and Architecture de West Hollywood. Là, il faut demander l’un des 4 jeux de clefs de la piscine qui vous sont alors remises avec les coordonnées G.P.S. de la fameuse piscine.

Après avoir signé un papier avec quelques consignes à respecter, notamment de ne pas faire de copies des clefs ni de dévoiler l’endroit top secret à d’autres personnes, vous voilà fin prêt pour le grand plongeon.

Pas le temps d’apprendre à nager (pas besoin non plus), vous n’avez que 24h pour en profiter, top Chrono. Il n’y a ni route, ni chemin, ni pancarte pour en indiquer l’emplacement ; Priez seulement que votre G.P.S. ne perde pas le nord et tartinez-vous de crème solaire. Une fois arrivés sur place, vous devez en effet marcher avant de pouvoir (enfin) faire trempette.

Il suffit alors d’ouvrir les 2 loquets et de vous plonger dans ces eaux insolites, au petit goût de privilège. Le projet est évolutif de lui-même. L’artiste s’est contenté de le créer, il laisse maintenant le soin aux visiteurs d’en profiter, de l’apprécier ou non, de le détruire ou de le préserver.