Le petit billet qui fait la grande différence

Gratuity, service, tip… plusieurs mots pour un concept largement utilisé aux États-Unis. Le tip désigne en effet un petit surplus d’argent donné pour récompenser certains métiers de service. Si l’Héxagone est connu pour pratiquer le pourboire de façon parcimonieuse, il n’est pas de même en Amérique, où le tip, loin de constituer un simple supplément et un revenu à part entière, souvent substantiel pour celui qui le reçoit. Parlons peu, parlons tip : à qui doit-on laisser un tip ? Comment le calcule t-on ? Voici un topo tip top de ce qu’il faut savoir sur le pourboire américain.

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Le tip, qu’est ce que c’est ?

La minute d’histoire

Le tip, en français “le pourboire”, a ses origines en Europe et c’est plus précisément en Angleterre au 17ème siècle, qu’il a connu ses premiers balbutiements. C’est en effet à Tudor, que le mot “gratuity” a vu le jour, étymologiquement dérivé du français “gratuité” ou du latin médiéval “gratuits” qui veut dire “gratuit”ou “cadeau gratuit”.

L’aristocratie anglaise puis européenne a commencé à utiliser le tip pour remercier les services. Les Américains n’ont repris le concept du tip que dans les années 1800 avec l’afflux des esclaves affranchis qui arrivaient en masse pour trouver du travail dans les grandes villes. Certains restaurateurs peu scrupuleux trouvaient ainsi le moyen de ne pas rémunérer les employés esclaves, se contentant de leur donner un petit tip. Heureusement, à la fin de la Guerre Civile, les pourboires s’étaient étendus à tous.

L’origine du mot “tip” est incertaine, mais certains avancent que les origines de ce mot sont venues d’un certain Samuel Johnson. Johnson fréquentait un café qui avait placé un bol en évidence où il était marqué “ To insure Promptitude” (“Pour assurer la rapidité”), afin que lui et les autres invités mettent une pièce de monnaie dans le bol tout au long de la soirée pour bénéficier d’un service plus rapide et meilleur. D’autres jurent que cet acronyme aurait signifié “ To improve performance” (pour améliorer la performance).

Quoiqu’il en soit, l’expression fut bientôt raccourcie à “T.I.P.” et puis à tip.

Le tip, un vrai revenu

Pour certaines classes de travailleurs, et notamment dans les serveurs des restaurants, qui perçoivent un salaire horaire extrêmement faible (de l’ordre de 2.13$ de l’heure), le tip n’est pas un supplément appréciable mais une vraie rémunération, souvent vitale. À ce titre, elle doit être déclarée en tant que source de revenu (même si l’argent est reçu directement du client en cash) et imposée.

Elle est également responsable du paiement des cotisations de Medicare et de Social Security.

Et cela va plus loin : Si vous êtes un barman, un serveur, un groom ou un autre employé qui reçoit des pourboires, vous êtes tenu de conserver une trace de votre salaire quotidien et d’établir un rapport. Ce rapport est dû le 10 du mois suivant le mois où les pourboires ont été reçus. Aucun rapport n’est cependant demandé si vos pourboires ont totalisé moins de 20 $ par mois..

Le tip, c’est combien ?

Avant, le tip était de 10% à 20%, 20% ce dernier étant réservé à un service supérieurement bon.

Désormais, 20% est presque devenu la norme. Une réalité économique? Une hausse du coût de la vie? Toujours est-il que si le pourboire à 20% est souvent la règle, il y a tout de même un niveau de qualité de service à respecter pour les percevoir.

Dans un restaurant, avec un dîner assis à table, la recommandation est de laisser un tip entre 15% et 20% de la note.

  • Si le service a été exécrable, entre 10% et 15% est un moyen de vous faire comprendre.
  • Si le service a été passable: 15%
  • Si le service a été bon: 18%
  • Si le service a été très bon: 20%
  • Service parfait: de 20% à 25% ou plus si vous le souhaitez

Le tip doit normalement être calculé en pourcentage de la note hors taxe. Il n’y a en effet aucun sens à payer un pourboire sur la taxe (vous êtes gentil mais bon quand même).

Il faut savoir que beaucoup de restaurants de grandes villes, qui connaissent les traditions européennes, commencent à inclure automatiquement et en amont, le service sous le libellé “Taxes Large Group” ou “Gratuity“. Dans ce cas, bien entendu, vous n’avez aucune obligation de laisser un tip supplémentaire. Mais si le service a été désastreux, vous avez le droit de réclamer les 20% de service de la note, et de laisser moins.

Dans un restaurant avec un buffet, où vous vous servez, la recommandation est 10%.
Dans un bar, le tip recommandé est $1 ou $2 par verre ou entre 15% et 20% de la “Tab”

  • Les coiffeurs, les manucures, pédicures, massages, salon de beauté, le tip recommandé est entre 10% et 20%.
  • Pour les valets, entre $2 et $5 par voiture est recommandé.
  • Quand vous “tipez” un taxi, la recommandation est entre 10% et 20% du total de la course.
  • Dans un hôtel, 5§ est généralement recommandé pour le bagagiste. Pour les femmes de chambre, 1$ à 2$ par personne par nuit est souvent attendu. Le tip peut être revu à la hausse en fonction du standing de l’hôtel ou si vous souhaitez des petits extras en shampoings et savons ou si vous laissez la chambre dans un état catastrophique. Dans un motel, si vous ne restez qu’une nuit, aucun tip n’est attendu. Pour le service de chambre, le service est généralement inclus.

Bien sûr, ce ne sont que des recommandations, c’est-à-dire : ne donnez pas moins de ce que nous conseillons, mais vous pouvez toujours donner plus. De plus, cet article réfère aux tips attendus, mais vous pouvez “tiper” pratiquement qui vous voulez, sauf un policier dans l’exercice de ses fonctions, une personne travaillant pour le gouvernement, ou encore la maîtresse de votre rejeton, car vous pourriez avoir des ennuis…

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