Le cycle de la vie de l’expatriation
Vous l’avez déjà connue, vous êtes sur le point de la vivre, vous n’en avez jamais eu l’expérience mais elle vous tente… L’expatriation fait rêver, c’est décoller vers l’inconnu, vivre pour de vrai une aventure hors du commun à l’étranger. Mais s’expatrier dans un nouveau pays reste un challenge. Tout expatrié passe par différentes étapes pour réussir cette expérience ponctuée d’euphorie, de peines, de crises. Il est primordial de savoir sur qui compter, où rechercher les informations essentielles pour pouvoir s’adapter ailleurs. Après le cycle de la vie, le cycle de l’eau, voici le cycle de l’expatriation.
Pour que votre expatriation devienne un succès, pour vous comme pour votre famille, il est important de bien la préparer. Un départ à l’étranger peut constituer un tremplin pour votre carrière et votre vie sociale à condition de suivre ces 4 étapes clés.
La phase de décision
Quand l’on pense à s’expatrier, on s’imagine déjà souvent dans l’avion ou les deux pieds déjà à terre sur le pays de son choix. Pourtant, une phase à ne pas négliger est bien celle de la décision puisque une fois le décollage, difficile de se retourner.
Partez-vous en famille, en couple, seul à l’étranger ? D’un commun accord ou pour suivre l’un ou l’autre conjoint, il faut disposer de toutes les informations utiles concernant la nouvelle vie dans votre pays d’expatriation.
Il est important de cerner toutes les facettes du changement pour chaque membre de la famille et faire en sorte de lever les incertitudes. Si le futur expatrié est célibataire, il lui reste à définir des motivations profondes pour savoir ce qu’il recherche à travers ce projet d’expatriation à l’étranger. Celui-ci requiert une bonne préparation psychologique car il peut avoir un impact émotionnel.
Faites-vous accompagner dans votre expatriation par un psychologue ou coach de vie.
Pour tous, il est nécessaire de trouver la raison exacte qui vous pousse à vous expatrier afin de réussir au mieux cette transition de vie.
La phase de préparation
Si vous partez avec l’assistance de votre entreprise, celle-ci peut vous assister dans le déménagement, la recherche d’un logement ou d’une école française à l’international pour les enfants ainsi que pour les formalités administratives. Les questions à se poser sont entre autres :
- Qui va gérer le déménagement ?
- Où avec qui et quand faire la demande de visa ?
- Où trouver un logement ?
- Dans quelle école iront les enfants ?
- Comment faire pour ouvrir un compte bancaire dans un nouveau pays ?
Aussi, il vous faut connaître quel est le type de contrat de travail à l’étranger auquel vous allez être soumis : s’agit-il d’un contrat d’expatrié, d’un contrat local ou d’un détachement ? Celui-ci a un impact du point de vue fiscal, légal et au niveau de la couverture sociale.
Plus généralement, voici un bon recap’ de ce qu’il ne faut pas oublier de faire :
La check-list de l’expatriation.
Les 4 phases d’adaptation
Lune de miel
Le premier rendez-vous avec l’expatriation débute toujours comme une belle histoire d’amour. De premiers regards échangés sur un paysage nouveau, des visages inconnus, des coutumes originales. L’heure bleue, golden hour, c’est la phase de lune de miel.
Être dépaysé a du bon, cela agit comme un euphorisant. Les nouvelles couleurs, odeurs, tout semble différent : le ciel, l’horizon, la forme des nuages, les interpellations dans la rue, les faciès, les panneaux routiers, les heures de repas, la forme des pièces de monnaie.
La routine
Le moment fatidique où tout peut devenir irritant à la longue : une administration corrompue ou récalcitrante, une velléité sociale à l’encontre des immigrés dont on fait partie, une spécificité culturelle avec laquelle il est difficile de composer.
C’est le moment où il faut aller puiser dans ses ressources pour y trouver encore de la tolérance, l’ouverture d’esprit, le lâcher prise, un peu d’auto-persuasion et surtout la détermination qu’après chaque pluie vient de nouveau le beau temps.
Le choc culturel
Au-delà de la routine qui peut paraître fade, le choc culturel, lui, agit de façon brutale. Au bout de quelques semaines, lorsque l’installation est faite, le temps est venu de se regarder dans le blanc des yeux, avec son conjoint, sa famille ou soi-même.
La réserve d’énergie, employée à lutter pour comprendre son environnement, réorganiser sa vie quotidienne et réconforter les uns et les autres peut subitement fondre comme la neige au soleil.
Isolement et déracinement sont des sentiments classiques, peu agréables mais comme dans tout challenge, l’expatriation ne fait pas exception à la règle. Et il suffira d’une rencontre, d’un nouveau projet au travail, d’une odeur qui rappelle un peu pourquoi on a choisi cet endroit-là, pour que l’ énergie renaisse de ses cendres.
Recovery
Tout au long de la phase d’adaptation, l’individu commence à accepter les changements du quotidien apportés dans sa vie par l’expatriation. L’expatrié s’ouvre sur celle de son pays d’accueil, modifie ses attentes ainsi que son discours.
Dans quels pays les entreprises françaises s’implantent ?
La phase de retour, si retour il y a
Une étude réalisée par l’Université de Berkeley fait ressortir que ces différentes phases de l’expatriation constituent des cycles. Il est donc possible qu’aussitôt rentré chez vous après une longue période d’absence, vous ressentirez également ces mêmes sensations. Il s’agit du choc culturel inverse.
Il est important que l’expatrié trouve auprès de l’entreprise qui l’emploie et du réseau francophone, du soutien afin de faciliter son intégration, mais également son retour du point de vue professionnel et social.
Il est nécessaire de garder le contact avec votre réseau professionnel dans l’Hexagone ainsi qu’avec son réseau personnel. Cela permet de mettre en place un plan de carrière et voir les opportunités qui s’ouvrent après un séjour plus ou moins long à l’étranger. De même, il faut toujours penser aux modalités de retour, concernant le logement, l’école des enfants et le travail du conjoint.
S’expatrier, c’est finalement tomber amoureux. Les cycles pour se remettre d’un chagrin d’amour sont les mêmes que ceux pour se remettre d’une rupture avec son pays. Il faut se préparer à tous les aléas, les déceptions et les bonheurs intenses, les déconvenues et les surprises. Rien ne s’écrit à l’avance, tout se vit au jour le jour, mais le jeu en vaut la chandelle.
Quand on s’est expatrié une fois dans sa vie, difficile de faire marche arrière. Vieux compagnon de route, notre culture, notre langue, notre pays, reste accroché à notre cœur mais nos horizons se situent à présent ailleurs.