Un témoignage de Laura S., jeune fille au pair pendant un an dans une famille du New Jersey.
Devenir jeune fille au pair est une belle opportunité pour des milliers d’étudiantes qui souhaitent poursuivre leurs études à l’international et perfectionner leur anglais tout en apprenant le mode de vie américain pendant une année. Aux Etats-Unis, ce rêve nécessite quelques conditions, et notamment l’obtention d’un visa. Pour en savoir plus sur la procédure pour devenir jeune fille au pair, lisez notre article French District, et ce témoignage de Laura S., une étudiante aixoise dans l’état du New Jersey.
L’excitation d’un nouveau départ
Après cinq ans d’études à Aix-en-Provence, petite ville du sud de la France, j’aspirais depuis quelques temps à partir à la découverte de destinations inconnues. C’est par le témoignage d’une amie que je me suis intéressée d’un peu plus près au programme de jeune fille au pair aux Etats-Unis. Le principe : partir dans une famille à l’étranger qui nous accueille temporairement en échange de prestations comme la garde des enfants.
C’est aussi l’occasion de perfectionner ses connaissances linguistiques en partant à l’étranger. De quoi réunir les conditions parfaites pour vivre une année riche en découvertes. J’étais décidée à sortir de ma zone de confort le temps d’une année et couper avec mon quotidien aixois dans lequel j’étais bien trop ancrée. J’ai donc fait appel à un organisme de placement pour être guidée pas à pas et faciliter le suivi des dossiers administratifs.
Il ne manquait plus qu’une chose et pas des moindre : un visa ! Une fois mon rendez-vous à l’ambassade fini et les papiers reçus, j’étais détentrice du visa J-1 et je ne tenais plus en place à l’idée de m’exiler à l’étranger, telle une aventurière ! J’avais enfin mon sésame pour les USA. Le jour J arrivé, l’excitation a fait place à l’angoisse à l’idée de rencontrer ceux qui allaient être ma famille pour les 12 prochains mois. Mes trois valises en mains, j’étais sur le point de découvrir une nouvelle partie du monde mais également une nouvelle partie de moi-même.
Mes premières impressions
Après neuf heures de vol, sans escale (ouf !), j’arrive enfin dans la ville qui ne dort jamais. Captivée par l’effervescence de cet univers démesuré, je ne réalisais toujours pas que cela allait faire partie de mon quotidien. J’avais des étoiles plein les yeux ! Plongée au beau milieu de Times Square entourée d’immenses building, le rêve était devenu réalité. Encore sous l’effet du jet-lag, j’allais enfin pouvoir mettre un visage sur la famille Cunhingham.
Une fois installée dans mon nouveau chez moi à Westfield (New Jersey), nous avons pris le temps de faire connaissance. Une grande famille, une belle maison, un quartier calme et suur, un accueil des plus chaleureux : que demander de mieux ? Pas de “homesick” à l’horizon, les avants goûts de cette nouvelle expérience me donnaient l’envie d’en vivre davantage un peu plus chaque jour. J’étais excitée à l’idée de parler anglais et de me fondre dans ce nouvel environnement telle une américaine.
Curieuse et assoiffée de nouveaux décors, je suis rapidement partie à la découverte des environs. Manhattan se situant à 45 minutes de trajet, c’est sans plus attendre que j’ai eu l’immense bonheur de découvrir et de profiter de tous les recoins de cette ville magnifique. World Trade Center, Statue of Liberty, Times Square, MOMA, Radio City Hall. Que d’émerveillements en si peu de temps et ce n’était que le début.
J’étais alors comblée jusqu’à ce que…
Au boulot !
Avant d’intégrer ma famille d’accueil, j’étais persuadée que le fait de partager leur quotidien ne demanderait pas autant d’efforts d’adaptation. Après plusieurs semaines d’observation et de mise en pratique, j’ai réalisé que les règles de cette maison et l’éducation des enfants m’empêcheraient de m’épanouir complètement. Les semaines de quarante cinq heures ont tout d’abord étaient lourdes et pesantes au sein de cette atmosphère peu chaleureuse. Mais l’envie de prouver à ces enfants que la vie pouvait être vécue de manière simple et différente à été plus forte que le “rematch” (changement de famille). Je n’ai pas souhaité céder à la facilité même si l’option m’a souvent été suggérée par mon entourage d’amies au pair.
Avec le temps et la prise de recul nécessaires, j’ai su créer une certaine proximité avec les trois enfants. Nos journées étaient enfin plus douces et agréables puisque j’étais parvenue à les cerner et à m’adapter à chacun. Une fois mon devoir rempli j’étais fière de l’avoir accompli. Même si j’avais trouvé mon équilibre et ma place aux côtés des enfants, les week-ends loin de la famille étaient une bouffée d’air frais et je ne perdais donc pas de temps pour rejoindre New York City : place aux rires, à l’insouciance et à la légèreté (bien mérités).
Des souvenirs gravés à vie
Malgré certaines difficultés d’adaptation, sûrement liées à une culture différente de la mienne, je ne regrette en rien cette année sur le territoire américain. J’ai vécu une aventure enrichissante, fait des rencontres marquantes et appris à repousser mes limites. J’ai découvert des endroits uniques pendant mes week-ends, mes vacances et divers road trip en famille ou entre amis. En passant par le New Jersey, le Connecticut, Le Massachusetts, la Pennsylvanie, la Californie, le Nevada, l’Utah, le Canada et bien d’autres encore, j’ai pu voyager comme je ne l’avais jamais fait auparavant.
J’ai appris à tirer des leçons de mes expériences plus ou moins bonnes mais à coup sûr toutes formatrices. Je reviens plus forte, plus mature et clairvoyante sur mes projets d’avenir. Sortir de mon cocon familial m’a fait réaliser que de nouveaux challenges à relever m’attendaient. C’est d’ailleurs la raison principale qui me pousse aujourd’hui à saisir de nouvelles opportunités à l’international.
Je conseille à tout jeune en quête d’aventure et qui aurait la possibilité de le faire de vivre cette belle expérience de vie – notamment pour ceux qui sont dans une phase de recherche et d’incertitude. Concernés par le manque de confiance qui les habitent, le flou qui les entourent, je dirai à chacun de s’échapper un moment, d’aller voir ailleurs, n’importe où, car cette étape de leur vie leur donnera l’occasion d’en découvrir beaucoup mais également de se découvrir soi-même.
Et comme dirait l’autre : qui ne tente rien n’a rien 🙂