Fais pas ci fais pas ça, sinon aucun job tu n’auras.
Déjà, dans votre pays et dans votre langue maternelle, l’entretien d’embauche était une épreuve… Imaginez-vous un peu, aux Etats-Unis, dans la même situation : Faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, quelle attitude adopter et quels sont les pièges à éviter ? Voici 10 faux pas à éviter le Jour J, pour mettre toutes les chances de votre côté.
1- Etre fuyant
Evidemment, on ne vous fera pas l’affront de vous répéter d’être à l’heure, de sentir bon et d’être bien peigné ; votre maman a sûrement déjà dû vous faire la leçon. Passons au point suivant, de la plus grande importance aux Etats-Unis : le « eye contact ». Vous n’avez qu’une seule occasion de faire bonne impression et aux Etats-Unis, cela passe par une bonne poignée de main, franche et déterminée, que vous accompagnez d’un contact visuel direct avec votre interlocuteur.
Etablissez-le tout au long de l’entretien, ne vous perdez pas dans vos songes et soyez bien conscient que nombre d’employeurs sont sensibles à vos expressions du visage. Sans pour autant fixer constamment votre interlocuteur, contentez-vous de maintenir le regard lorsque l’on vous parle, et de ne pas baisser les yeux si vous êtes mal à l’aise.
2- Etre ignorant
Ici, pas de place pour la fantaisie ou l’imprévu, vous arrivez à un rendez-vous que vous êtes censé avoir préparé. Si tôt que vous avez la date d’un entretien avec une entreprise donnée, il vous appartient de vous renseigner sur la société, et sur la personne qui sera en face de vous si vous le pouvez.
Se renseigner ne veut pas pour autant dire fouiner. Tout d’abord, il convient d’éviter d’interpeller votre interlocuteur par son petit nom (M. Robert White ne doit pas devenir « Bob »), et de vous permettre des questions personnelles ou des remarques déplacées sur sa personne ou sa vie privée. On reste pro-fes-sion-nel on a dit.
3- Se mettre un peu trop à l’aise
Après votre bonne poignée de main et votre plantage d’yeux dans ceux de votre interlocuteur, sachez vous installer convenablement dans le bureau ou l’espace d’entretien. Ne vous ruez pas dans le fauteuil, mais attendez que votre interlocuteur vous y invite.
Là, vous laisserez votre sac de côté avec tout ce qu’il contient – y compris votre téléphone en mode silencieux – tout en gardant à portée de main les quelques CV que vous aurez pris le soin d’imprimer avant de venir. Votre interlocuteur aussi devrait avoir préparé l’entretien, évidemment, mais dans le cas contraire il n’aura aucune envie de partir à la recherche de votre CV dans ses documents (« c’est quoi votre nom déjà ? »).
4- Se tenir comme chez Dédé les dimanches soirs
« Tiens-toi droit », « tiens-toi bien » ! Ces phrases réveillent sûrement des souvenirs douloureux de votre enfance passée avachie dans tout les canapés de la maison. Avez-vous seulement retenu la « leçon ? ».
Vous y avez intérêt lors d’un entretien d’embauche : pas de jambes écartées ni croisées. Tenez-vous bien, grandissez-vous, mais ne soyez pas extrême dans votre position, ni trop mou ni trop raide, les 2 pieds sur le sol. Attention aussi si vous avez la tremblote d’habitude et remuez votre patte comme un guitariste qui bat le rythme un peu trop vite. Respirez, ça va bien se passer.
5- Etre déloyal vis à vis de ses anciens employeurs
Faites attention à ne pas critiquer votre ancien employeur, votre ancien professeur, votre ancienne société… Bref, gardez vos reproches, vos aigreurs et vos noms d’oiseaux pour votre journal intime ou le répondeur de votre mère, car ce n’est pas une attitude qui jouera en votre faveur.
6- Etre mal dans votre peau
De la même manière, ne déliez pas non plus votre langue pour vous auto-critiquer sans retenue. Même si vous avez droit à la fameuse question sur votre plus gros défaut, ne partez pas dans une analyse de votre personnalité trop poussée, ni ne répondez à côté de la plaque (« jaloux ! » « radine» ne sont pas les défauts dont on parle ici).
Sans vous chercher des excuses, sachez rester naturel et objectif, tout en vous tournant vers le futur. Ne revenez pas sur les épisodes douloureux de votre passé en larmoyant sur votre sort et prenez vos responsabilités. Un futur employeur aimera savoir qu’il peut compter sur vous et que vous êtes pleinement conscient de vos défauts… mais aussi de votre potentiel.
7- Etre plus fort que tout le monde
En parlant de potentiel, gardez-vous de jouer jojo les gros bras en affirmant haut et fort que vous savez faire tout mieux que tout le monde. Le « moi je moi je » est mal vu, et ne doit surtout pas influencer votre façon de vous présenter et de vous « vendre » auprès de votre interlocuteur.
Sachez vous intéresser à l’autre, poser quelques questions discrètes, rebondir sur ce que votre interlocuteur énonce et rester attentif à tout ce qu’on vous dit. Ne paraissez pas imbu de vous-même ou orgueilleux, au point que vous sembliez traiter cet entretien comme un parmi tant d’autres. Votre interlocuteur aussi a envie de se sentir courtisé.
8- Etre tout, sauf naturel
Naturel ne veut pas dire sans retenue, vous l’aurez compris. Naturel signifie alors savoir quels sont vos atouts, vos qualités et vos facilités, et en jouer. Soyez détendu, n’arrivez pas stressé et la main moite, au risque de passer pour totalement inexpérimenté, et restez souriant quelque soit la situation.
Essayez de garder un rythme de dialogue fluide et agréable, de poser votre voix et de conserver un débit de paroles égal. Ne semblez pas puiser les réponses aux questions qui vous sont posées dans votre CV ou la « job application » uniquement, et essayez de vous en détacher pour formuler des réponses plus spontanées et décontractées – sans pour autant tomber dans la blague à tout va ou le jeu de mots déplacé.
9- Répondre mal aux questions
Lors de votre entretien d’embauche, ne sortez pas votre traditionnelle feinte des mariages ennuyeux où vous ne répondez que par oui ou par non aux questions posées par la grand’tante. Le but ici est tout de même de vous démarquer, de faire la différence et de convaincre votre employeur. Répondez donc à ses questions avec entrain et développez vos réponses, alimentez-les de détails. De même, posez vous aussi des questions si l’occasion vous en est donnée.
Face à une question à laquelle vous ne vous attendiez pas, gardez votre sang-froid et ne laissez pas la panique et le grand blanc s’installer. Au contraire, tentez de conserver votre naturel – sans tenter le commentaire déplacé (« alors là, si je m’y attendais »). Dans le cas contraire, si votre interlocuteur ne vous surprend guère avec ses questions et remarques, gardez un côté surpris et répondez naturellement sans avoir l’air de réciter un cours appris par cœur.
10- Relâcher la pression une fois l’entretien terminé
Ouf, c’est fini ! Pourtant, en réalité, on pourrait dire que cela ne fait que commencer. N’oubliez pas de prendre des cartes de visite, de noter dessus des remarques sur ces personnes rencontrées, et, surtout, de consigner tout ce dont vous pouvez vous rappeler concernant votre entretien. Que ce soit vos impressions, vos doutes, vos questions restées sans réponse, vos réponses à des questions pièges… Cela vous sera utile si vous êtes convoqué pour un deuxième entretien, ou même à relire avant d’aller postuler dans une autre boite.
Suite à l’interview, accordez-vous quelques jours pour vous remettre, et, si vous n’avez aucune nouvelle au bout de 3 jours (pas moins !), vous pouvez décrocher votre téléphone. Ne vous laissez pas trimballer de réceptionniste en stagiaire et de secrétaire en réceptionniste, et demandez plutôt à parler à une personne précise. Une fois en contact avec cette personne, posez les bonnes questions une fois encore : l’offre a-t-elle été prise ? Dans combien de temps pensent-ils vous donner une réponse ? Ne pensent-il pas, sincèrement, que vous êtes la personne idéale pour cet emploi !?
Crédit photo : belkotinstitut.com