Une interview du rappeur Akhenaton, du groupe IAM, en quelques questions.
Le mythique groupe de rap français IAM entame sa tournée américaine en avril 2015. L’un de ses membres, Akhenaton, a accepté de répondre aux questions du French District sur son rapport personnel aux Etats-Unis. Ne ratez pas leur passage dans 7 villes américaines du 15 au 23 avril 2015.
French District – Pourquoi étendre votre tournée aux Etats-Unis ?
IAM – Il y a une certaine logique culturelle à cela. Le mouvement hip-hop auquel nous appartenons a été engendré aux Etats-Unis. C’est donc une sorte de retour aux sources. Nous revenons dans le pays qui l’a vu naître.
FD – Etes-vous déjà venu aux Etats-Unis, et, si oui, à quelle occasion ?
IAM – Oui une grande partie de ma famille a émigré à New York dans les années 1930. Une partie est aussi à Los Angeles. J’ai donc fait plusieurs allers retours lorsque j’étais jeune.
J’ai même vécu à New York pendant 2 ans dans les années 1980. C’était une ville très différente à cette époque. D’un côté plus violente et meurtrie. Mais il y avait aussi une scène émergente et de nombreux mouvements culturels. J’ai été un vrai observateur de ces évolutions lorsque j’y étais.
FD – Quelle ville des Etats-Unis vous correspond le mieux, celle où vous aimeriez vivre ?
IAM – New York bien sûr. Je pourrais y revivre aujourd’hui, c’est pour moi la ville américaine par excellence. Au contraire je ne pourrais pas m’installer à Miami. J’ai essayé mais cette ville ne me correspond pas : Tout est trop grand, trop étalé, il y a trop de différences entre le jour et la nuit… Seul le climat m’attire là-bas.
FD – Quelle est la différence entre un concert en France et aux Etats-Unis ?
IAM – Cela dépend du concert. Parfois, notre public est essentiellement composé de Français (je pense que ce sera le cas lors de cette tournée aux Etats-Unis), même à l’étranger. On se sent alors comme en France, les gens connaissent très bien nos chansons et notre univers. Quand, par contre, il y a une bonne partie de locaux, c’est parfois plus intéressant car on doit, comme à nos débuts, essayer de conquérir le public.
C’est super de jouer pour le public américain, il est très ouvert d’esprit. Il y a une certaine convivialité très propre aux Etats-Unis. Les gens sont très avenants, plus facile d’accès, plus « friendly » en définitive.
FD – Quel est votre plus beau souvenir sur scène ?
IAM – Notre concert en 2013 à Central Park avec Rakim. C’était très important pour nous, nous étions comme des gamins.
FD – Si vous deviez écrire une chanson sur les Etats-Unis sur quoi porterait-elle ?
IAM – C’est difficile comme question car on aime s’inspirer de choses anciennes pour nos chansons, or, aux Etats-Unis, tout va très vite. Mais écrire sur la méritocratie américaine pour vanter le mérite du travail pourrait être vraiment intéressant. On pourrait chanter le fait de réussir en travaillant. Nous, on est tous les jours au studio. Bien sûr, on fait des erreurs, mais on n’est pas sur une logique de rentabilisation quotidienne de notre musique.
FD – Quels sont vos projets pour la suite ?
IAM – D’abord, on veut profiter avec le groupe de ce passage aux Etats-Unis, c’est un véritable cadeau. Ensuite, je serai en tournée solo pour mon album « Je suis en vie » (2014) jusqu’à la fin de l’année. Après, on va se retrouver avec le groupe, prendre du temps en studio tous ensemble. Ces dernières années ont été chargées, là on va vraiment prendre le temps de travailler tous ensemble.
On a aussi très envie de jouer à l’étranger, de prendre de nouveaux risques. La Chine nous attire beaucoup. Je me souviens d’un concert dans la banlieue de Canton qui était super : les Chinois se sont très bien adaptés à notre musique, tous étaient très souriants. Où que nous allions, nous sommes prêts pour de nouvelles aventures.
Infos Pratiques
IAM USA Tour
Du 15 au 23 avril 2015.
Pour plus d’informations et pour réserver vos places, rendez-vous sur leur site officiel : IAMUSATour.com
