La lutte abolitionniste, pas à pas.
Ville historique, Boston a tenu un rôle important dans le développement d’événements majeurs américains, notamment pendant la Guerre d’indépendance américaine l’abolition de l’esclavage. C’est notamment sur ça que porte le « Black Heritage Trail », ce sentier de Beacon Hill à Boston qui relit les principaux lieux de l’histoire afro-américaine. Ça commence ici…
Boston, belle guerrière
Si on vous dit histoire américaine, Boston s’invite inexorablement dans vos pensées. C’est dans la région, à Cape Cod plus précisément, que les 102 immigrants anglais ont posé le pied pour la première fois sur ces terres qui allaient devenir les Etats-Unis.
Pionnière donc de l’histoire américaine, Boston l’était aussi dans le domaine des droits de l’homme et de l’abolition de l’esclavage. Aux XIX et XXème siècles, c’est en partie la communauté afro-américaine de Boston qui a entamé la lutte en faveur de l’égalité des droits de tous les hommes.
C’est bien le Massachussetts qui, en 1783, a été le premier état à déclarer l’esclavage illégal. Etat précurseur donc, dans lequel de nombreux Noirs rêvaient de jours meilleurs ; c’est donc toute une communauté d’esclaves devenus libres (et d’autres s’étant échappés) qui s’est alors formée à Boston.
Le Black Heritage Trail de Boston
Cette belle communauté s’est installée dans les quartiers de Beacon Hill et de North End, où subsistent aujourd’hui les vestiges de leur combat pour leurs droits et de leur réussite, visibles le long du fameux « Black Heritage Trail ».
Plusieurs édifices, sites et œuvres méritent donc de s’y arrêter, notamment :
Robert Gould Shaw and 54th Regiment Memorial
Face à la pression exercée par les « pro-abolition » de l’esclavage, le président américain Lincoln créait le tout premier régiment noir : le « 54th Regiment of Massachussetts Volunteer Infrantry », avec à sa tête Robert Gould Shaw, de Boston.
Une statue à la mémoire de Shaw et du 54è Régiment est érigée à l’angle de Beacon et Park Streets, rappelant la force et l’honneur de ces soldats qui ont refusé pendant leur 18 mois de service de recevoir un salaire moins élevé que celui des soldats Blancs.
George Middleton House
Située au 5-7 Pinckney Street, c’est la plus vieille maison construite par des afro-américains. Edifiée en 1797, ses propriétaires étaient alors George Middleton et Louis Glapion. Vétéran de la Révolution Américaine, George Middleton, appelé « Colonel », aurait mené la compagnie des « Bucks of America », composée de Noirs.
The Philips School
Fondée en 1824 sur Anderson and Pinckney Streets, cette école était alors réservée aux élèves Blancs, jusqu’en 1855, où elle a commencé à accueillir des étudiants Noirs. Lorsque la ségrégation dans les écoles a pris fin, The Philips School a été l’une des premières écoles de Boston avec un groupe d’élèves interracial.
John J. Smith House
Au 86 Pinckney Street, la maison de John J. Smith s’élève. Né « libre » en 1820, John J. Smith était un barbier connu dans son quartier, et son échoppe est rapidement devenue le centre du mouvement pro-abolition de la ville, mais aussi un point de rdv pour les esclaves en fuite.
Charles Street Meeting House
Construite en 1807 à l’angle de Mt Vernon et Charles Street, la Charles Street Meeting House était initialement une église baptiste, où l’un des leaders du mouvement d’abolition de l’esclavage, Timothy Gilbert, invitât quelques uns de ses amis Noirs à la messe. Timothy était banni de l’église suite à cet épisode.
Il fondât alors la « Frist Baptist Free Church », qui devint ensuite le « Tremont Temple ». C’est là que s’est ensuite installée la belle African Methodist Episcopal Church en 1876, qui y est restée jusqu’en 1939, devenant ainsi la dernière institution « noire » de Beacon Hill.
Lewis and Harriet Hayden House
Né esclave, Lewis Hayden s’est échappé et s’est installé avec sa femme Harriet à Boston, où il est rapidement devenu un leader du mouvement de lutte contre l’esclavage. Leur maison est même devenue un « chemin de fer clandestin » (« Underground Railroad »), étape située au 66 Phillips St, alors pour des esclaves qui s’étaient évadés et cherchaient à rejoindre le Canada.
John Coburn House
Toujours sur Philips Street, mais cette fois-ci au numéro 2, habitait John Coburn. Il possédait un magasin de vêtements, mais fut arrêté pour être venu en aide à un esclave en fuite. Jugé, puis acquitté, John Coburn a ensuite co-fondé les Massasoit Guards, une compagnie militaire, ancêtre du 54è Régiment.
Smith Court Residences
Du 3 au 10 Smith Court, vous trouvez 5 maisonnettes typiques, telles qu’elles étaient occupées par des Bostoniens Noirs au XIXème siècle. Le numéro 3 a été jadis occupé par William C. Nell, premier historien noir à être publié. Le numéro 5, par George Washington, un autre, qui vivait à l’étage avec sa femme et ses 9 enfants, le numéro 7 une maison double, par un marin, un coiffeur, un entrepreneur…
Abiel Smith School
L’Abiel Smith School, au 46 Joy St., a été l’un des centres abolitionnistes, principalement centré sur l’éducation. C’était la toute première école des Etats-Unis édifiée pour recevoir uniquement des élèves Noirs.
The African Meeting House
L’African Meeting House de Beacon Hill a été pendant tout le XIXè le centre de la communauté Noire libre. Elle a tour à tour abrité la New England Anti-Slavery Society, a accueilli Maria Stewart, la première noire-américaine à avoir pris la parole devant un public mixte ou encore a vu défilé les hommes souhaitant intégrer le 54th Regiment.
Crédits photos : www.bostonparkplaza.com ; www.naturalcapecod.com ; www.nga.gov ; lesamisdebeauforddelaney.blogspot.com ; www.fordhallforum.org