Interview d’Olivier Sureau, expert-comptable diplômé et CPA américain, co-fondateur du cabinet Jade Fiducial
Qui êtes-vous et quelle est votre activité ?
Je suis Olivier Sureau, expert-comptable diplômé et CPA américain, co-fondateur du cabinet Jade Fiducial.
Jade Fiducial est un cabinet d’expertise comptable et de planification fiscale pour les entreprises et les particuliers s’installant ou déjà installés aux États-Unis.
Situé dans quatorze villes des États-Unis, en France, en Belgique et en Amérique du Sud, nos équipes sont francophones et spécialisées dans les conventions fiscales internationales.
Dès l’implantation des sociétés ou filiales françaises aux États-Unis, nous sommes là pour les conseiller, les suivre et les aider à se développer.
Du service de conseil à la tenue des comptes, de la gestion des paies au reporting financier, des déclarations fiscales pour votre société à vos déclarations en tant que particulier, Jade Fiducial vous accompagne pour vous aider à réussir.
Nous avons fait des fiscalités américaine et française notre spécialité car le croisement des deux n’est pas toujours simple.
Pouvez-vous retracer les grandes lignes de votre parcours professionnel ?
Diplômé en France, j’ai travaillé pendant un an et demi dans un cabinet d’expertise comptable français, spécialisé dans la gestion des groupes italiens.
Puis je me suis expatrié aux États-Unis pour exercer dans un cabinet d’expertise comptable basé à New York, pendant trois ans. Parallèlement à cela, j’ai fini mon diplôme d’expert-comptable français et passé mon diplôme de CPA américain.
Doublement diplômé, j’ai créé mon propre cabinet avec deux autres associés en 2003 à New York. Très rapidement, je suis venu ouvrir un nouveau bureau sur Miami. Depuis, je n’ai cessé de développer Jade Fiducial avec de nouvelles agences, principalement dans les grandes villes américaines.
En quoi la pratique de votre métier aux États-Unis est-elle différente de celle en France ?
En premier lieu, la réglementation du métier d’expert-comptable est très différente.
En France, c’est un métier normé et très réglementé. La partie commerciale et marketing des services, même si cela a beaucoup évolué ces dernières années, est plus restreinte.
Aux États-Unis, c’est totalement libre. Un expert-comptable peut faire de la publicité et aller chercher de nouveaux clients.
Aux États-Unis, c’est totalement libre. Un expert-comptable peut faire de la publicité et aller chercher de nouveaux clients. En contrepartie de l’aspect positif, on retrouve des professionnels de tous niveaux, y compris non diplômés, ce qui complique la gestion de la profession. Pas besoin d’être CPA pour faire de la comptabilité et des déclarations fiscales. C’est le revers à la flexibilité américaine. Il faut que l’expatrié soit d’autant plus prudent.
Est-ce difficile de se faire une place dans votre secteur d’activité aux États-Unis ?
J’aurais tendance à dire que c’est difficile, comme pour toute société qui démarre de rien. Cela nécessite beaucoup de travail et d’investissement aussi bien professionnel que personnel. Lancer un cabinet demande de faire des sacrifices pendant un certain temps. Comme dans beaucoup de métiers, c’est un combat pour s’imposer et montrer sa différence par rapport aux autres.
Quel conseil donneriez-vous aux Français qui se lancent dans l’aventure aux États-Unis ?
Tout d’abord de ne pas arriver avec des idées préconçues. « Mon produit fonctionne bien en France, donc il va marcher aux États-Unis ». Non. Les États-Unis sont un tout nouveau marché, vous allez sans doute devoir recommencer de zéro. De plus, au sein des États-Unis, chaque état a ses propres régulations, ses propres caractéristiques de consommation, sa propre culture. Il faut s’adapter à la culture américaine et avoir sur place une équipe biculturelle, pour augmenter ses chances de réussite.
Ensuite, ne pas écouter les on-dit et faire appel à des professionnels pour comprendre les règles et les implications du marché américain. Cependant, il faut faire également attention aux professionnels qui vous disent ce que vous voulez entendre, pour vous avoir comme client plutôt que pour vous prêter main-forte. Il vaut mieux se fier aux professionnels qui n’hésitent pas à vous contredire, vous challenger, vous pousser à adapter votre modèle au marché américain. Cela nous arrive souvent d’aider des personnes en leur expliquant qu’elles ne sont pas encore prêtes. Si vous avez en face de vous quelqu’un qui dit oui à tout, ce n’est pas une bonne chose.
Il faut s’adapter à la culture américaine et avoir sur place une équipe biculturelle, pour augmenter ses chances de réussite.
Dans notre domaine, on entend souvent que l’on peut faire ce que l’on veut en termes de fiscalité et comptabilité. C’est plus souple qu’en France certes, mais les systèmes restent proches. Par exemple, les dépenses ne sont déductibles que si elles rentrent dans l’intérêt professionnel. Et attention au contrôle fiscal !
Enfin, il faut venir avec une situation financière solide. Avoir juste assez d’argent, être « ric rac » en général ne passe pas. Il faut prévoir plus d’argent pour savoir faire face à tous les scénarios possibles. Exemple extrême : personne ne s’attendait à la Covid-19. Pour les business ayant démarré en février dernier, sans argent de côté, cela a été très compliqué. Être capable de pouvoir vivre deux ans sans salaire est un bon repère. Même sans pandémie mondiale, un business ne fonctionne pas souvent du jour au lendemain. Un succès instantané peut arriver, mais la plupart du temps, cela peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. Il faut alors persévérer, avec le moins de pression financière possible.
Votre journée typique, en quelques lignes
En règle générale, une journée typique est faite d’un planning de rendez-vous le matin et la gestion des équipes et des bureaux l’après-midi … mais surtout de beaucoup d’imprévus. En regardant mes e-mails le matin, j’adapte ma journée pour concilier rendez-vous clients, prospects et suivis avec les équipes. Je suis également de plus en plus souvent conférencier sur des événements et webinaires, afin de permettre aux francophones de comprendre les bases de la fiscalité franco-américaine.
3 mots pour définir la culture de votre entreprise
CONVIVIALITÉ. Notre équipe est multiculturelle et dynamique. Nous travaillons beaucoup ensemble et essayons de garder des moments de partage.
ÉCOUTE. Au niveau de l’équipe, Il faut que chacun soit à l’écoute des autres. Avec beaucoup d’expatriés, sans famille sur place, les collègues de travail ont une place importante au-delà du cadre professionnel. Écoute au niveau des clients : nous sommes attentifs à leurs problèmes professionnels et personnels, présents sur de nombreux sujets.
PROFESSIONNALISME. Nous sommes là pour guider nos clients et les assister dans les bonnes et les mauvaises nouvelles ; les conseiller pour un maximum de réussite dans le respect des règles. Il est parfois difficile pour un client d’entendre « vous devriez adapter votre projet », ou encore « vous ne pouvez pas faire ce que vous faites en ce moment ». Mais c’est important pour nous de toujours les faire avancer dans le bon sens. Je terminerai en évoquant un quatrième mot qui découle du troisième. Il s’agit de l’ÉTHIQUE. Car en vingt ans d’expérience, j’ai vu beaucoup de choses. L’éthique doit rester la priorité numéro un dans notre métier. Peu importe ce que cela coûte, c’est notre feuille de route.
Pourquoi choisir votre entreprise plutôt qu’une autre ?
Pour toutes les raisons évoquées plus haut… Nous sommes un cabinet éthique et professionnel. Il nous tient à cœur de challenger nos clients, de leur apprendre à respecter la réglementation, et de leur faire bénéficier des avantages fiscaux existants.
Nous avons une équipe biculturelle France/États-Unis forte, avec « in house » des experts-comptables, des CPAs et avocats fiscalistes internationaux. Cela permet à nos clients d’avoir accès à un avocat à un coût réduit, dès que cela devient trop particulier.
Nous sommes présents dans quatorze villes aux États-Unis, en France, en Belgique mais également au Brésil et en Argentine et faisons partie du groupe FIDUCIAL, leader pluridisciplinaire en France pour les PME, ETI et Grandes Entreprises.
Jade Fiducial, c’est une équipe francophone, formée au format et à la rigueur française de notre métier, adaptée aux normes américaines.
Quels sont les projets de votre entreprise dans le futur ?
Nous allons consolider nos équipes dans toutes les villes où nous sommes déjà présents, pour continuer à répondre qualitativement à nos clients, toujours plus nombreux. Chaque bureau est composé d’une équipe biculturelle et d’un manager qualifié. Nous sommes déjà bien structurés. Ensuite, nous partirons à la conquête de l’international. Déjà présents en France, en Belgique et en Amérique du Sud, nous regardons à nous développer au Canada, dans d’autres pays d’Europe et pourquoi pas en Asie.