ZappTax est une application mobile gratuite, agréée par les autorités fiscales et douanières, qui révolutionne la manière de détaxer ses achats. Grâce à son modèle innovant, ZappTax vous permet de détaxer au meilleur taux, sans minimum d’achat et dans n’importe quel commerce (en magasin et même en ligne) de France, de Belgique ou d’Espagne. Interview de son créateur Jean-Marie Wodon.
Facile d’utilisation, ZappTax vous promet de belles économies pour votre prochain voyage en Europe !
Qui êtes-vous et quelle est votre activité ?
Je suis belge et basé à Bruxelles. Thomas, mon associé français, est lui basé en Chine.
Nous avons lancé ZappTax en 2017 à partir de la Chine où j’ai été basé jusqu’à l’été 2020.
Nous offrons une solution de détaxe simple et flexible via une appli mobile gratuite. La détaxe est la possibilité offerte à des personnes résidant hors de l’Union européenne (UE) qui voyagent dans l’UE de récupérer la TVA sur leurs achats qu’ils ramènent dans leur bagage personnel vers leur pays de résidence.
Pouvez-vous retracer les grandes lignes de votre parcours ?
Ma carrière s’est déroulée sur 3 continents: l’Europe, les USA et la Chine. J’ai une formation initiale de juriste que j’ai complété par un MBA à l’INSEAD. J’ai longtemps travaillé comme consultant tout d’abord chez PwC et ensuite à titre indépendant auprès de grands groupes ou de moyennes entreprises.
Pourquoi cette passion pour votre métier ?
ZappTax me permet en fait de mettre à profit tout ce que j’ai pu accumuler tant au cours de mon parcours académique que professionnel. Il y a une dimension réglementaire et légale très forte dans ce projet et mes connaissances légales me sont d’une grande utilité. Mais ZappTax c’est aussi et surtout de l’entreprenariat et tout ce qui va avec: finances, gestion, marketing, opération.
Votre pays d’expatriation et vous…
Pour quelles raisons vous êtes-vous expatrié ?
Je suis parti en Chine en 2012 et y suis resté six ans. C’était à la fois un projet familial et professionnel. Ma femme est chinoise et souhaitait se rapprocher de sa famille basée à Chongqing, une mégalopole de 30 millions d’habitants dans le sud-ouest de la Chine. Parallèlement nous voulions également exposer nos deux garçons à la culture chinoise et leur permettre de faire leur scolarité primaire en chinois. Enfin, d’un point de vue professionnel, c’était un beau défi de tout lâcher en Europe et d’aller voir le bouillonnement d’énergie en cours en Asie.
C’est en Chine que le projet ZappTax a germé et que j’ai rencontré Thomas avec qui j’ai fondé l’entreprise.
Depuis août 2020, je me suis ré-implanté à Bruxelles avec ma famille. Nous avons toujours notre bureau en Chine, dont Thomas s’occupe, et qui compte 10 collaborateurs. Et notre bureau bruxellois s’est bien étoffé et compte maintenant 15 collaborateurs.
En quoi la pratique de votre métier dans votre pays d’expatriation est-elle différente de celle en France ?
On pourrait écrire un livre sur les différences culturelles entre le monde des affaires en Chine et en Europe.
Pour faire court et n’aborder qu’un seul sujet, celui des relations hiérarchiques au sein d’une entreprise, je citerai une amie chinoise Annie Guo, qui a fait le trajet inverse et a créé la société Silkpay en France. Elle a eu cette magnifique formule, qui dit tout ou presque:
“En Chine, le patron peut demander beaucoup à ses collaborateurs. En France, les collaborateurs peuvent demander beaucoup à leur patron”.
Les initiés -mais aussi les non-initiés- apprécieront.
Est-ce difficile de se faire une place dans votre secteur dans votre pays d’expatriation ?
Dire que faire des affaires en Chine est difficile est un euphémisme… Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Il faut de la persévérance… et beaucoup de chance. Heureusement pour ZappTax, même si le fait d’opérer en partie à partir de la Chine présente certains avantages, le centre de gravité de notre projet est en Europe, ce qui fait que cela a été moins difficile pour nous.
Quelle est votre plus belle rencontre dans votre pays d’expatriation à ce jour ?
Mon épouse… mais ça c’était il y a longtemps -:)
Plus récemment, Thomas, mon associé et directeur technique de ZappTax.
Lorsque que j’ai eu l’idée de lancer ZappTax, vu que je n’ai pas de background technique, j’avais fait des maquettes de l’application et suis parti à Shanghai pour demander des devis. Je suis sorti de 2-3 réunions avec des agences assez découragé vu le prix demandé pour le développement d’une “version 1”.
Quelques semaines plus tard, et alors que Chongqing ne compte que peu d’étrangers, je rencontrais Thomas au bord d’une piscine dans un sous-sol miteux d’un club de sport de seconde zone où je n’avais jamais vu un étranger pendant six mois.
Parmi vos différentes expériences d’expatrié, quelle est celle qui vous a le plus appris et pourquoi ?
De manière générale, c’est la confrontation permanente et récurrente à la différence qui affûte l’apprentissage de la faculté de ne plus trop s’étonner de rien et de ne pas porter de jugement de valeur. Les habitudes sont tellement différentes en tout qu’on n’a pas d’autre choix que de s’adapter. Même si c’est épuisant, c’est une source continuelle d’émerveillement !
Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre pays d’expatriation ? Qu’est ce qui vous plaît le moins ?
Ce qui me plait le plus: la nourriture, notamment. J’ai lu un jour qu’il n’existait que trois grandes gastronomie dans le monde: la française (bien sûr … et c’est un belge qui l’écrit), l’italienne… et la chinoise. Après 20 ans de pratique assidue de la Chine, j’en suis arrivé à la conclusion que c’est la vérité.
Ce qui me plait le moins ? Je mange tout ou presque… mais malgré ma volonté de fusion et d’adaptation à la culture locale, quand je vois mes fils mâchouiller des pattes de poulet (une délicatesse en Chine, au même titre que les escargots chez nous) je dis “non” ! Qui sait, dans 20 ans j’y arriverai peut-être.
Vous êtes-vous facilement adapté dans votre pays d’expatriation ? (Relations sociales, nouvelles habitudes de vie…).
Oui et non.
Oui car les chinois ont un sens de l’hospitalité assez bluffant. En tous cas c’est ce que j’ai pu constater auprès de la famille étendue de mon épouse. La famille élargie est quasi fusionnelle en Chine. Nous avons peut-être perdu un peu cela en Europe.
Non car malgré tous mes efforts et tentatives, je n’ai pas réussi à maîtriser le mandarin. Et pourtant, je me suis souvent dit que ce ne devait pas être si difficile vu qu’un milliard quatre cents millions de chinois le parlent sans peine. J’ai commencé trop tard. Outre la frustration éternelle que cela me procure, cela a un autre désavantage qui est que mes garçons peuvent se parler entre eux sans que je ne comprenne… très utile à 12 et 13 ans !
Racontez-nous en quelques lignes votre journée typique.
Lancer une entreprise n’est pas de tout repos. Tout entrepreneur vous le dira. Sans vouloir faire l’apologie du sacrifice, il faut “mouiller son maillot” et faire des choix. En clair: il faut bosser… et pas un peu.
Ma vie actuelle se concentre principalement sur mon activité professionnelle et ma famille.
Une journée de semaine veut donc dire beaucoup de boulot et un peu de fun avec les enfants. Et une journée de week-end veut dire plus de fun avec les enfants… mais quand-même aussi un peu de boulot.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs francophones qui se lancent dans l’aventure dans votre pays d’expatriation ?
Si c’est vers la Chine qu’ils souhaitent se diriger, je leur conseillerais d’arriver jeune pour avoir cette plasticité de cerveau qui permettra un apprentissage rapide de la langue ! Si c’était à refaire, je le ferais 20 ans plus tôt.
Quels sont vos projets et que pouvons-nous vous souhaiter ?
Continuer le développement de ZappTax qui s’en est vraiment bien tiré en 2020 malgré la pandémie. Ceci est dû au fait que nos utilisateurs sont principalement des expatriés français et belges. Et qui a malgré tout encore un peu voyagé pendant la pandémie? Ce ne sont pas les chinois ni les américains… mais bien les expats. Je vous laisse, car l’activité sur notre plateforme repart sérieusement à la hausse depuis deux semaines. L’été va être chaud !