Le célèbre festival de rock, le vrai, comme si vous y étiez
Les États-Unis fêtent l’anniversaire de Woodstock, le mythique festival de rock libertaire de l’été 1969. Ces trois jours de “ paix, d’amour et de musique” ont en effet attiré plus de 500 000 hippies, les plus grands noms du rock sur la scène et laissé une empreinte indélébile dans l’Histoire . Retour en fanfare sur un événement contre-culturel unique en son genre.
La minute d’histoire
Le pourquoi du comment
En début d’année 1969, un jeune hippie appelé Michael Lang a eu l’idée d’organiser un festival musical, afin de financer l’achat de son studio d’enregistrement, situé à Woodstock.
Wallkill ayant refusé d’héberger le festival suite aux plaintes de nombreux riverains, un fermier nommé Max Yasgur se proposa de louer son domaine situé à Bethel contre 50 000 $. Si vous avez suivi, vous aurez compris que le Festival de Woodstock s’est déroulé à… Bethel, à 100 km de là.
C’était comment justement ?
Eclectique, épique, magique ! Malgré les embouteillages monstres, la chaleur étouffante du mois d’août, la forte densité de population et la pénurie de nourriture, le festival de Woodstock a été et demeure dans les esprits, l’événement mythique des années 60. Les plus grands noms du rock se sont succédés sur la scène : Santana, Janis Joplin, Joe Cocker, Jimi Hendrix, etc…). Pourtant, Bob Dylan, qui vivait pourtant à Woodstock, ne jouera pas. Le fils de ce fervent défenseur d’une «autre Amérique» tombe en effet gravement malade quelques mois avant le festival.
Après 50 ans, le festival Woodstock est toujours bien vif dans les esprits. Pour son édition 2009, Les Vieilles Charrues, le festival musical breton qui génère 250 000 entrées chaque année, a accueilli Jeff Moran, le maire de Woodstock.
Lire aussi : Les festivals de l’été à ne pas rater à New York City
Les fausses notes d’un festival mythique
You are welcome !
Les organisateurs comptaient initialement faire payer l’entrée et attendaient moins de 200 000 participants. Tout s’annonçait bien le premier jour avec 186 000 billets vendus, mais très vite pris de cours et débordés par l’afflux incessant de participants (au total 500 000 personnes), le festival est devenu gratuit ensuite.
D’amour et d’eau fraîche
Et encore…. car dès le premier jour, l’approvisionnement de nourriture est devenu difficile à gérer, là encore, complètement dépassés par le nombre imprévu de personnes, les organisateurs ont dû solliciter l’aide de l’armée pour livrer des vivres par hélicoptère. Lorsque les habitants du comté ont été informés de la pénurie alimentaire, ils ont donné environ 10 000 sandwiches, des bouteilles d’eau, des fruits et conserves et des médicaments.
Ça plane pour moi
Selon les reportages de TIME, le festival de Woodstock a enregistré 5 162 cas médicaux, impliquant très majoritairement des cas de toxicomanie et d’overdose et 3 décès (dont 2 dus à la drogue).
Des monstres du rock, mais pas de scarabées
Le légendaire groupe The Beatles n’a pas pu participer au festival de Woodstock, vraisemblablement pour un visa refusé en raison des positions pacifistes de John Lennon. (Rappelons que Woodstock s’est déroulé en pleine période de guerre du Vietnam..)
Quand c’est plus l’heure…
Le lundi 17 août 1969, à 9 heures du matin, Jimi Hendrix a clôturé le festival brillamment avec son interprétation de l’hymne américain “ The Star-spangled banner”. Pourtant, la foule n’a plus que 25 000 spectateurs et 9/10ème des participants étaient déjà repartis…
Sa performance de «The Star-Spangled Banner», heureusement immortalisée dans un film, reste l’un des moments les plus légendaires de ce fameux week-end.
Lire aussi : Les festivals de rue à Manhattan et Brooklyn
Woodstock, en chiffres
- Woodstock était parrainé par quatre hommes – John Roberts, Joel Rosenman, Artie Kornfeld et Michael Lang – et a finalement coûté plus de 2,4 millions de dollars. Le plus vieux des quatre avait 26 ans.
- Le festival a demandé six mois de préparation. Environ 50 000 dollars auraient été versés pour louer environ 240 hectares de la ferme de Max Yasgur.
- En parlant de Yasgur, il avait étudié le droit immobilier à la NYU avant de revenir à la ferme familiale dans les années 40. À l’époque de Woodstock, il était le plus grand producteur de lait du comté de Sullivan.
- Initialement, les billets de concert à Woodstock étaient en vente à 6 $ par jour (et devaient se vendre à 8 $ à la porte).
- Pour faire face à l’explosion de la population à cet évènement, 346 policiers de la ville de New York en congé ont été recrutés pour 50 dollars par jour, ainsi que 100 shérifs locaux, plusieurs centaines de soldats de l’État et des députés de 12 comtés.
- Il fallait en moyenne deux heures pour passer un appel téléphonique. Le premier jour seulement, plus d’un demi million d’appels longue distance ont été effectués.
- Le prix pour une dose de LSD ou de mescaline était de 4 $.
- Jimi Hendrix à été l’artiste le mieux payé de Woodstock avec 32 000 $ de gains.
- Si on se réfère au coût de la vie en 1969, une miche de pain coûtait 20 cents, un gallon d’essence 30 cents et une voiture neuve environ 2 000 $. Le revenu moyen d’un Américain célibataire était de 6 500 dollars, et une nouvelle maison coûtait 40 000 dollars… Le bon temps ?
On y est (à Bethel) !
Une fois sur place, ne manquez pas le Bethel Woods Museum, vraiment très interactif et bien fait (on a bien aimé les expos multimédias). On peut se replonger dans l’atmosphère de l’époque (Guerre du Vietnam et mouvement hippie) grâce à une belle documentation.
Au milieu du champ, vous pourrez ensuite admirer le Woodstock Festival Monument, qui témoigne que ça s’est bien passé là ! Plus généralement, le site du festival de musique de Woodstock a été inscrit au Registre National le 28 février 2017. Il demeure l’un des événements culturels et sociaux les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle.
Credit photo : facebook.com/WoodstockMusicandArtFair/, wikimedia