L’étiquette sous toutes les coutures aux États-Unis.
Chaleureux, pas tactile, direct, simple, droit, obéissant, bruyant… Quelques adjectifs pour définir la manière de vivre et l’état d’esprit américain et qu’il n’est pas évident de connaître lorsque l’on est nouveau aux États-Unis. Etre bien élevé n’implique pas seulement de ne pas fourrer ses doigts dans son nez ou fermer la bouche en mangeant. Voici donc quelques règles de bienséance pour faciliter votre adaptation au pays de l’Oncle Sam.
Bien le bonjour chez vous
Bonjour, mais pas n’importe comment.
La bise ? Oubliez. La coutume qui veut qu’on s’embrasse avant, pendant et après chaque rencontre avec 1, 2, 3, voire 4 bises, pas de ça aux États-Unis.
Entre amis, la bonne manière américaine est de se prendre dans les bras, avec un tapotage franc dans le dos et un grand sourire. Entre collègues, une bonne poignée de main est de rigueur ; l’Américain a d’ailleurs la poignée de main ferme donc n’hésitez pas à lui rendre son broyage de phalanges, c’est également le signe que vous avez confiance en vous.
Z’êtes qui au juste ?
« Mais, que me veut-il ? » ; ce sera peut-être la réaction que vous aurez lorsqu’un inconnu vous abordera dans la rue en vous demandant d’où vient votre manteau. Sachez que généralement les passants vous saluent allègrement dans la rue, votre voisin d’haltère peut vous complimenter sur le galbe de vos muscles, et le caissier de la supérette risque de vous demander ce que vous allez faire le weekend avec ce beau temps (et les 3 caisses de rosé achetées). La bonne manière américaine c’est donc être sympathique à souhait !Attention, ces familiarités sympathiques ne dépassent jamais la limite de la bienséance ; Ce n’est pas parce que le chauffeur du bus vous appelle « Baby », qu’il devient votre meilleur ami. Inutile donc de ramener un carton d’invitation pour le mariage de votre frère, il risquerait de ne pas comprendre.
Pas touche
Vous voyez votre interlocuteur reculer instinctivement à mesure que vous approchez, et être mal l’aise car vous lui avez tapoté l’épaule en discutant ? Sachez que l’Américain n’est pas très tactile. Bien sûr, il va vous donner une accolade chaleureuse pour vous dire bonjour, mais c’est tout.
Évitez donc de susurrer votre conversation à l’oreille de votre interlocuteur, de le tripoter lorsque vous vous exprimez ou d’envahir son espace personnel lorsque vous êtes à ses côtés. Ne prenez pas mal ce manque d’enthousiasme pour le toucher, c’est juste une question de mœurs et de bonne manière américaines.
On peut se tutoyer ?
Nul besoin de se tutoyer, puisque le « you » signifie à la fois « tu » et « vous ». En revanche, interpeller son professeur ou son banquier par leur prénom est plus que monnaie courante.
Vos interlocuteurs (un vendeur, un jeune derrière un guichet…) portent très souvent des badges avec leur nom et c’est un moyen facile d’engager la conversation avec lui. Loin d’être impolie, cette bonne manière est au contraire très sympathique.
L’homme n’est pas un loup pour l’homme
Avant l’heure, c’est déjà l’heure
La ponctualité est très importante aux États-Unis et que ce soit au travail, à l’école ou dans votre vie privée, il convient d’être à l’heure. Oubliez le ¼ d’heure angevin, n’espérez pas vous faire désirer en vous pointant en retard et ne pensez même pas annuler un rendez-vous à la dernière minute.
Inversement, ceux qui reçoivent ou attendent des hôtes doivent se tenir prêts. Brushing laqué petits canapés au frais, préparez-vous à accueillir vos convives à l’heure convenue, voire même avant.
Vous êtes un héros
Un passant qui trébuche et s’étale dans la rue, une vieille dame qui peine à retenir Brutus en bout de laisse, un petit pilote de tricycle qui perd le contrôle de son engin… La politesse veut, bien entendu, que vous veniez en aide à tous ces gens, la culture et les bonnes manières américaines veut que vous stoppiez toutes vos activités pour voler au secours des malheureux.
Ici, on ne feint pas de ne pas avoir remarqué tous ces petits couacs, et on se précipite pour apporter de l’aide à tout ce qui en ont besoin. Et la prochaine fois que vous vous étoufferez avec une arête de tilapia, sachez qu’un bon samaritain sera là pour vous porter secours.
Veux-tu filer d’ici !
Le film va commencer dans 3 minutes et il y a encore 15 personnes devant vous, dont une famille de 6 enfants qui n’arrivent pas à se décider. Vous seriez bien tentés de vous déplacer discrètement afin de gratter quelques places et être ainsi sûr de pouvoir acheter votre pop corn et ne rien rater du film.
Jamais ! Aux États-Unis, des petites barrières balisent souvent les entrées, des bandes au sol indiquent où vous arrêter et il n’y a pas de « qui va à la chasse perd sa place » qui tienne. Les petits malins qui tentent de se faufiler ou qui refusent de garder une place pour quelqu’un qui s’absente 2 minutes de la file sont plutôt mal vus et remis en place avec une bonne manière – celle du bout de la queue.