Quelques infos utiles pour impressionner votre voisin de strapontin.

C’est le métro le plus fréquenté des Etats-Unis, avec 6 millions de passagers par jour en 2016, soit 1,751 milliards sur l’année et 361,1 milliards de kilomètres parcourus, le « subway » de New York est une institution. Vous connaissez bien les différentes lignes et vos arrêts fétiches, mais connaissez-vous quelques uns de ses secrets les mieux gardés ? C’est bien ce qu’on pensait. Voici les réponses aux questions que vous ne vous posiez pas.

[French District] - Cet article a été diffusé dans la newsletter du French District.
Abonnez-vous gratuitement pour être parmi les premiers à lire nos nouveaux articles.

De métro à mettre à l’eau

On peut faire des pulls avec des bouchons de bouteille ou des chaises avec du carton. Le maître-mot de notre société de consommation ? Le re-cy-clage. On créé, on utilise, on use, on remise et on transforme – avant de recréer et de recommencer. Alors que faire d’anciennes rames de métro, laissées à rouiller dans un vieux hangar, sans plus aucune utilité ?

On les largue au large des côtes du Delaware, pour créer un récif corallien plutôt insolite. En 2008, le Redbird Reef a vu le jour, du nom des 714 « redbird trains » ces rames rouges du métro de New York City, qui ont été coulées au large de Slaughter Beach. Leur avantage ? Les rames, spacieuses, seront de parfaits pénates pour les petits poissons du coin, et, lourdes, ne risquent pas de ballotter avec la première vaguelette. Le monde du métro.

Redbird Reef

Redbird Reef. Crédit photo : Express Watersports

Gare à ta bouche

En 1953, le prix d’un trajet de métro augmentait de 15 centimes. Les tourniquets ne pouvaient accepter 2 pièces différentes, aussi un système de jetons a-t-il été mis en place, avec des piécettes de la même forme. Le problème ? Les escrocs de bas étage avaient mis en place une technique pour aspirer les jetons des tourniquets (on ne va pas vous décrire le procédé) et ainsi se gratifier de quelques trajets à l’œil.

La réponse à cette pratique baveuse ne s’est pas fait attendre – ni en douceur : les guichetiers déposaient furtivement du macis (ou fleur de muscade) et de la poudre de piment dans les petits orifices, et se délectaient du résultat obtenu depuis leur kiosque. Facile de reconnaître les compères frauduleux ensuite, il suffisait de suivre les éternuements.

Jetons émis par la New York City Transit Authority ; 1953-2003

Jetons émis par la New York City Transit Authority ; 1953-2003. Crédit photo : Bedt14 (CC BY-SA 4.0)

Un métro bienveillant

Dans les années 70-80, prendre le métro de nuit pouvait s’avérer dangereux, voir suicidaire. Les couloirs sombres étaient mal fréquentés, les poubelles semblaient vouloir vous agresser et les rames quasi désertes ne vous donnaient guère envie de fermer les yeux, bercé par le ronron des rames. La ligne 4 était d’ailleurs particulièrement redoutée, et surnommée « Mugger’s Express » (la ligne des filous).

C’est pourquoi le bon samaritain Curtis Sliwa a décidé de monter une association ultra secrète de protecteurs suprêmes de la société métropolitaine : les « Guardian Angels », en 1979. Ils ont rapidement été identifiables, coiffés d’un béret rouge, et veillaient au bon déroulement des trajets de métros. Le concept a été par la suite adopté dans plusieurs villes du monde entier et continue de permettre à des centaines de passagers de rentrer sains et saufs.

Guardian Angels dans le métro de New York City.

Guardian Angels dans le métro de New York City. Crédit photo : GuardianAngels.org

Le métro dans l’éternité

Le tout premier film tourné dans le métro était celui de Thomas Edison en 1904, soit très rapidement après sa mise en service. Une caméra fixée sur une rame a suivi le parcours de la ligne le long de Lexington Avenue. Muet, en noir et blanc et grésillant, cette première vidéo en a pourtant inspiré et précédé des centaines d’autres.

Parmi les plus historiques, on peut retenir celle du clip de Michael Jackson, pour son mythique Bad, tournée à la station Hoyt-Schermerhorn (pas facile à prononcer si vous demandez votre chemin). Il était même question d’ériger une plaque à son nom lors de sa disparition, mais l’idée n’a pas fait suite. Too bad.

Métro public, métro secret

468 stations, 34 lignes, 6,834 rames. Le métro de New York grouille donc sous terre, une véritable fourmilière humaine, et a été l’un des premiers réseaux de métro au monde – derrière Londres en 1863 et Boston en 1897. Comme tout ancêtre qui se respecte, il a son lot de secrets, notamment des vieilles stations aujourd’hui fermées au public mais qui ont, jadis, vu défiler des passagers.

Parmi les vestiges, on peut notamment nommer la magnifique station de City Hall, fermée en 1945, mais qui demeure une perle en matière d’architecture, avec son plafond habillé de verre et ses murs aux mosaïques colorées – l’une des nombreuses preuves de la présence d’art dans le métro. Vous y passez si jamais vous restez sagement assis en prenant la ligne 6 et attendez que la rame fasse demi-tour avant de repartir.

Le métro de New York en quelques chiffres

  • Le métro tel qu’on le connaît aujourd’hui est apparu sous la forme de « Interborough Rapid Transit » le 27 octobre 1904. La première ligne reliait City Hall à Grand Central, puis Times Square et Broadway à Harlem – en tout, 14,6 km et 28 stations.
  • Si tous les rails du métro de New York étaient mises à la suite les unes des autres, elles pourraient relier New York et Chicago (plus de 1,200 km).
  • 60% du réseau de métro est souterrain.
  • Les 10 plus grosses stations de métro sont situées à Manhattan. Times Square possède la palme d’or, avec 63 millions de passagers tous les ans.
  • Vous pensiez être serrés dans le métro ? Sachez que le réseau new-yorkais n’est que le 7ème plus chargé au monde, avec 1,7 milliards de passagers par an, soit la moitié de ce que voit défiler le métro de Tokyo.
  • La station la plus profonde passe à 54 mètres sous terre (arrêt de la 191st Street de la ligne 1), et celle la plus élevée, à 26 mètres au dessus du sol (arrêt Smith- Ninth).

Crédits photos : Frank Franklin II ; Fekete Norbert ; nyulocal.com

Vous êtes à la recherche de bons plans à New York?
Écrivez-nous!

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.