Boire, mais ne rien oublier.
Parlez doucement, à voix basse, « speak easy »… C’est l’injonction qu’un patron de bar crapuleux vous adressait sévèrement dans les années 20-30 si vous vouliez commander une petite poire en douce. Vestige de cette époque : les speakeasies à New York City, des bars où n’entre pas qui veut, et surtout pas comme il veut. Révélations.
Blind Barber – Rasés de près mais loin d’être barbés
Il est minuit, un vendredi soir, et une file de gens piétine devant l’entrée d’un Barber Shop. Assez inhabituel, d’autant plus que la moitié de la foule est rasée de près et l’autre moitié… est féminine. Intrigué ?
Une fois passé entre les sièges inclinables et les quelques peignes laissés à traîner, un gros matou vous demande votre carte d’identité et vous débite peu clairement où vous diriger : la porte coulissante du fond, non pas celle-là, l’autre.Vous avez accédé à la « back room ». Entré dans la pièce aux murs recouverts de tableaux, installez-vous dans un gros fauteuil en cuir, et commandez un cocktail aux consonances exotiques – évitez d’ailleurs de vexer le barman en commandant un simple gin tonic, ici, on créé de l’art liquide.
Les lieux deviennent rapidement plus que bondés les weekends, mais sachez qu’il y a 2 établissements new-yorkais, 1 à Brooklyn et 1 à New York (et à Los Angeles).
BlindBarber.comBeauty & Essex – La belle et la bête de… Essex
On vous l’a dit et redit : l’habit ne fait pas le moine, il ne faut pas se fier aux apparences, une donzelle n’a peut-être pas le physique facile, mais c’est un ange à l’intérieur…
A Beauty & Essex, c’est un peu ça. Vous rentrez dans une boutique de prêteur sur gages, où des guitares qui auraient pu appartenir à Jimi Hendrix côtoient des broches de grand-mamans, et quelques bricoles au passé louche. Mais une fois entrés dans l’antre de la salle du fond, vous atterrissez dans une toute autre ambiance.
De lourds chandeliers pendent du plafond, les gros canapés rouges invitent à la pause et les tables en bois luisant n’attendent que vos verres. Le petit plus de Beauty & Essex, c’est son côté restaurant, qui propose un délicieux menu tout en finesse (n’y allez pas en pensant manger copieusement). Tous les nectars du bar portent des noms mystérieux et n’en sont que plus agréables à siroter dans la douceur des lumières tamisées, avant que le DJ ne fasse son apparition.
BeautyAndEssex.comBathtub Gin New York – Viens, on est bain
Le nom est un pur clin d’œil à l’époque de la Prohibition, pendant laquelle la vente ou la production d’alcool était interdite, obligeant les spécialistes à concocter leur potion et à la laisser reposer dans des éviers ou baignoires pour qu’elle soit buvable.
Resté ancré dans le milieu aquatique, le Bathtub se situe dans un coffee shop, dans lequel vous entrez par une porte au fond. Impossible de rater une fois encore l’hommage fait à la Prohibition avec la baignoire dans la salle – dans laquelle des filles peu vêtues ont le privilège de faire quelques acrobaties parfois – et la carte des cocktails, essentiellement centrée sur l’alcool de baies de genévrier.
Le petit plus ? Il y a des spectacles presque tous les soirs, notamment les mardis et les dimanches où c’est soirée burlesque.
BathtubGinNYC.comThe Garret – Quand boire est un art
On vous y a traîné, vous y êtes allé ; une fois sur place, vous vous apercevez non sans déception que vos amis ont insisté pour passer la soirée dans… un Five Guys ? Vous, vegan à Manhattan, êtes horrifié.
Rassurez-vous, vous vous sentirez comme une carotte dans un smoothie une fois que vous aurez passé la caisse enregistreuse, sans dévisager les steaks qui cuisent, et monté les quelques marches. Vous arrivez enfin dans The Garret, un bar branché mais loin d’être snob, dont les murs sont couverts de toiles d’artistes new-yorkais à la patte parfois un peu folle.
Préparez à jouer des coudes pour commander votre deuxième cocktail (souvent peu chargés) car l’endroit est assez étroit et se remplit très facilement.
GarretNYC.comPlease Don’t Tell – Allo Monsieur là-bas ?
Les filles autour de vous en talons de 12 et les garçons à la moustache lissée ne vous dupent pas : ils attendent leur réservation pour entrer au Please Don’t Tell, ce bar caché dans une espèce de baraque à frites qui sert des hot dogs (délicieux d’ailleurs).
Ils disparaissent un à un, par petits groupes ou seuls… Après avoir posé leur hot dog, nettoyé une tâche de moutarde et fait disparaître les dernières traces du sel de leurs frites sur leurs doigts, ils décrochent un téléphone qui n’a pas sonné, et font glisser l’un des pans de murs de la cabine téléphonique. Les voilà au Please Don’t Tell.
Les cocktails proposés sont délicieusement réussis, le prix va avec, et l’ambiance assez tamisée. Il vous faut une réservation pour y aller, même pour vous asseoir au bar. Ne perdez surtout pas confiance au bout de la 43ème sonnerie lorsque vous les appellerez (212 614 0386), c’est généralement la moyenne qu’il vous faut atteindre avant qu’une hôtesse ne daigne décrocher – à croire qu’ils éliminent les clients qui parlent plus qu’ils n’agissent.
PDTNYC.com